Pourquoi les enfants précoces ne vont-ils pas tous bien ? - Interviews2018-07-21T10:59:30+02:00urn:md5:ecc68e813bcc3dbc1d9a04ec425f8d2eDotclear"Que faire en attendant un rendez-vous ?" (Aude, maman)urn:md5:00ec791bf17963e61c6b5f3ff6478b2b2010-03-29T16:59:00+02:002013-06-15T12:35:46+02:00Delphine GouteuxInterviewsInterviews<p><br _moz_editor_blogus_node="TRUE" _moz_dirty="" /></p> <p>Aude : Je suis sur la liste d'attente pour avoir un rendez-vous pour mes enfants mais je suis complètement dépassée par la situation. Chaque matin je me réveille en me demandant ce qui va me tomber sur la tête dans la journée. Comment faire pour calmer les choses en attendant la consultation ?</p>
<p>Delphine Gouteux (Delle) : La première chose à comprendre et à réaliser c'est que vous n'y êtes pour rien, ni vous, ni vos enfants. Repérez les situations dans lesquelles vous vous culpabilisez ou dans lesquelles on vous fait culpabiliser et répétez-vous que vous n'y êtes pour rien. Vous n'avez rien fait sciemment pour arriver à une telle situation, ce n'est pas votre faute. N'essayez pas de persuader les autres de votre innocence mais persuadez-vous vous-même et laissez les autres parler à leur guise. Repérez les situations dans lesquelles vos enfants culpabilisent ou sont culpabilisés par vous ou quelqu'un d'autre et répétez-leur qu'ils n'y sont pour rien. Persuadez-les que ce qui leur arrive les dépasse et qu'ils ne peuvent pas le maîtriser même s'ils s'épuisent à essayer de le faire. Les enfants précoces sont souvent envahis par leurs émotions qui prennent les rênes de leur volonté sans qu'ils ne puissent rien y faire. Il est donc inutile de vous culpabiliser ou de les culpabiliser, cela ne rajoute que de la souffrance à la souffrance.</p>
<p>Aude : Cela me fait du bien ce que vous me dites, j'avais l'impression que tout venait de moi. Mais encore. Souvent Lucas se montre violent avec sa sœur. Il la provoque jusqu'à ce qu'elle se mette à réagir et ça vire rapidement aux échanges de coups. La situation se répète presque chaque jour. Je ne vais quand même pas lui dire que ce n'est pas de sa faute s'il frappe sa sœur !</p>
<p>Delphine Gouteux (Delle): En fait Lucas évacue de cette manière toutes les tensions qu'il a accumulées au cours de sa journée. Il a pris sur lui afin d'avoir un comportement suffisamment adapté à l'école et à la garderie mais, de retour à la maison, il se détend et alors le sac se vide malgré lui. Finalement c'est une preuve qu'il se sent bien avec sa sœur ! Pour empêcher que ce flot de tension ne se déverse contre elle vous pouvez l'aider à l'évacuer d'une autre manière. Tout d'abord, il doit prendre conscience de la présence de cette tension et donc apprendre à être attentif à ce qu'il ressent, à se centrer sur lui-même. A ce moment-là c'est souvent de la colère qui est exprimée. Il est important pour lui que cette colère soit reconnue et validée, il a sûrement de très bonnes raisons d'être en colère, sa journée n'a pas été facile. Puis en le déculpabilisant de ressentir cette colère et par des exercices de respiration, vous pouvez l'aider à évacuer les tensions de la journée. Il se sentira alors sûrement triste et bizarre pendant quelques minutes mais après vous retrouverez le Lucas que vous aimez.</p>
<p>Aude : Je comprends ce que vous m'expliquez mais comment faire concrètement ? Et puis il y a aussi Jonas, avec lui je n'ai aucun problème à la maison, mais chaque jour sa maîtresse me fait comprendre que c'est un véritable monstre que j'ai mis au monde. Et Adélaïde, bien que ce soit la plus discrète des trois, elle n'arrive pas à se décoller de moi. Il y a des soirs où j'en viens à regretter de les avoir fait, Dieu sait pourtant combien je les aime...</p>
<p>Delphine Gouteux (Delle) : Et c'est amour là qui leur permet de vivre les meilleurs moments de leur vie. Vous êtes la bonne fée de vos enfants ! Il ne vous reste plus qu'à apprendre quelques formules magiques pour venir à bout de votre mission. Prenez chaque soir un temps durant lequel vous serez seule avec chacun de vos enfants. Ce sera un temps rien que pour lui durant lequel vous l'aiderez à faire face aux situations difficiles qu'il rencontre. Commencez toujours par le déculpabiliser, les enfants culpabilisent naturellement à propos de n'importe quoi. Puis proposez lui quelques exercices afin qu'il se recentre sur lui-même ou discutez avec lui quelques instants en respectant ce qu'il ressent et finissez par des marques d'affections adaptées son âge de. N'oubliez surtout pas de prendre également du temps pour vous. Vos enfants partagent toutes vos émotions, pour se sentir bien, ils ont besoin que vous sentiez bien. Apprenez à vous relaxer.</p>
<p>Aude : C'est plus facile à dire qu'à faire ! Où vais-je trouver tout ce temps ? Et j'avoue je ne sais pas comment faire pour me relaxer, comment alors pourrais-je apprendre à mes enfants ?</p>
<p>Delphine Gouteux (Delle) : La question du temps est une fausse question. Réfléchissez à ce qui vous semble le plus important dans la vie et vous verrez que vous trouverez du temps pour vous y consacrer, peut-être l'entretien de votre maison est-il moins important que votre bien-être et celui de vos enfants ? Peut-être finalement vous gagnerez du temps en n'ayant pas à gérer une multitude de problèmes chaque jour. Pour apprendre à vous relaxer vous pouvez trouver un cours de yoga par exemple, vous pouvez aussi vous appuyer sur des livres de relaxation à destination des enfants. Je réfléchis également à l'heure actuelle à la mise sur pied de cours de relaxation et de gestion des émotions pour les enfants précoces et leur famille. Si cela vous intéresse, vous pouvez prendre contact avec moi.</p>
<p>Aude : Des techniques spécialement adaptées aux enfants précoces ? Comment cela se passe-t-il ?</p>
<p>Delphine Gouteux (Delle) : Les techniques ne sont pas spécialement adaptées aux enfants précoces mais la structure des cours, oui. L'enfant ou les enfants vien(nen)t avec leur(s) parent(s) et je vous explique comment faire pour les déculpabiliser. J'accueille une famille à la fois, les enfants précoces se sentent rarement à l'aise en groupe. En famille, au contraire, ils se sentent sécurisés. Je vous propose des techniques de relaxation, de gestion des émotions, de concentration que vous apprenez en même temps que votre enfant afin de les reproduire à la maison. Vous repartez au bout de 5 à 6 cours avec une boîte à outils qui vous permet de faire face à la plupart des situations. Bien sûr ces cours ne remplacent en rien une thérapie, si votre enfant a subi certains types de traumatismes (à voir avec M. Sensfelder), la boîte à outils de vous sera d'aucun secours. On ne met pas un sparadrap sur une jambe cassée ! Mais pour tous les petits soucis quotidiens, vous trouverez une réponse adaptée.</p>
<p>Aude : Ca m'intéresse. Comment puis-je vous joindre ?</p>
<p>Delphine Gouteux (Delle) : Vous, et toute personne intéressée, pouvez m'envoyez un mail avec vos questions à l'adresse suivante : diem.formations@wanadoo.fr
Les cours débuteront sûrement aux vacances de Pâques. Dans un premier temps ils auront lieu dans le cabinet de Bernard Sensfelder à Pont-Aven. N'hésitez pas à me faire part de vos attentes et vos questions afin que je puisse m'adapter au mieux à vos besoins.</p>" Quels sont les ouvrages que vous conseillez ? " (Elisabeth, maman de 3 précoces)urn:md5:948d15a7644d49e813cff10149fd52dc2010-02-15T09:48:00+01:002013-06-15T12:37:05+02:00Delphine GouteuxInterviewsInterviews<p><br _moz_editor_blogus_node="TRUE" _moz_dirty="" /></p> <p>"Quels sont les ouvrages que vous me conseillez pour découvrir la précocité ?" (Elisabeth, maman de 3 précoces)</p>
<p>"JE SUIS PRECOCE MES PARENTS VONT BIEN" écrit par Elsa Autain-Pléros, aux Editions Chronique sociale
C'est un petit livre qui propose une approche concrète de l'éducation des enfants précoces au quotidien. Il s'adresse aux parents afin de leur donner des conseils éducatifs. Il ne traite pas des problèmes psychologiques des précoces.</p>
<p>"TROP INTELLIGENT POUR ETRE HEUREUX? - L'adulte Surdoué" écrit par Jeanne Siaud Facchin, aux éditions Odile Jacob
C'est la référence en matière d'adulte. Les récits de cas sont très bien, ce livre a permis à beaucoup d'adultes de découvrir leur précocité. En conséquent il est indispensable. Au niveau théorique, je ne partage pas la vision de la précocité de Mme Siaud Facchin car les théories psychologiques sur lesquelles elle s'appuie sont d'une approche plus psychanalytique que les miennes.</p>
<p>"BE APIE" écrit par Jean–François Laurent, aux éditions : www.hommes-in-idees.com.
APIE: Atypique Personne dans l'Intelligence et l'Emotion, le terme vient remplacer "précoce" notamment aux niveau des adultes qui se retrouvent plus facilement sous cette dénomination. Il s'agit d'un livre de description sans analyse. Un deuxième "be apie" est paru, il traite des "juniors". Jean-François Laurent fait des conférences permettant d'entendre un discours émouvant sur la précocité et par là très intéressant. Ce sont des ouvrages qui peuvent être lus par les adolescents et les enfants.</p>
<p>"PETIT GUIDE A L’USAGE DES GENS INTELLIGENTS QUI NE SE TROUVENT PAS TRES DOUES" écrit par Béatrice Millêtre, aux éditions Payot.
Il ne s'agit pas d'un livre sur la précocité ! mais sur la différence entre "cerveaux droits" et "cerveaux gauches". Dans la population, 80% des gens sont "cerveau gauche", chez les précoces cela s'inverse, nous sommes majoritairement "cerveau droit" d'où l'intérêt de comprendre comment cela fonctionne. Dans son livre Mme Millêtre ne parle pas des personnes ayant la double capacité (droit ET gauche, en fonction des situations), elles sont très rares, mais elles existent.</p>
<p>Et bien sûr les ouvrages, désormais classiques, de Jean-Charles Terrassier et Arielle Adda</p>
<p>Bonne lecture !</p>"Qu'est-ce que c'est que ce blog ?" (Manon, 13 ans)urn:md5:2a1acf53f0cc2e836748e2b46a4bd3182009-06-05T13:14:00+02:002013-06-15T12:40:43+02:00Delphine GouteuxInterviewsInterviews<p><br _moz_editor_blogus_node="TRUE" _moz_dirty="" /></p> <p>J'aimerais en savoir plus sur ce blog. Il y a beaucoup de choses intéressantes mais on ne sait pas grand chose de son origine. J'aimerais bien savoir d'où sortent toutes ces informations.</p>
<p>Manon : " Qui est l'auteur de ce blog ?"</p>
<p>Bernard Sensfelder : " Nous sommes deux personnes qui réalisons ce site. Delphine Gouteux qui rédige et met en forme le contenu et, moi-même Bernard Sensfelder, psychologue spécialisé en enfants précoces qui apporte les idées de base."</p>
<p>Manon : "Comment peut-on faire pour poser une question ?"</p>
<p>Bernard Sensfelder : "On ne peut pas poser de questions. Les enfants qui posent des questions dans ce blog sont des enfants imaginaires, ils sont inspirés par ceux, bien réels, qui viennent me consulter à mon cabinet."</p>
<p>Manon : "Tu veux dire que je n'existe pas ! Merci, c'est agréable. On ne peut pas laisser de commentaires non plus ?"</p>
<p>Bernard Sensfelder : "Non, on ne peut pas laisser de commentaires. C'est un choix de départ. En fait, nous voulions écrire un livre sur les enfants précoces et nous avons trouvé beaucoup plus simple de rédiger celui-ci sur Internet. Ainsi il était plus facilement disponible et accessible aux enfants. C'est certain que beaucoup de visiteurs aimeraient poser des questions mais c'est impossible d'apporter une réponse sérieuse sans rencontrer réellement la personne et nous ne pouvons pas répondre à tous les appels au secours, faute de temps."</p>
<p>Manon "C'est pas un truc pour se faire de la pub finalement ?"</p>
<p>Bernard Sensfelder : "Tu trouves ? Moi aussi de temps en temps et ça me gène. Mais bon, pas facile de parler des précoces sans parler de ma vision du problème et du travail que je réalise avec eux."</p>
<p>Manon : "Ceci dit, il n'y a pas tes coordonnées sur le blog, c'est voulu ? Où peut-on te joindre ?"</p>
<p>Bernard Sensfelder : "Je suis dans l'annuaire."</p>
<p>Manon : "Bon, à quoi sert ce blog alors ?"</p>
<p>Bernard Sensfelder : "Souvent je donne l'adresse à mes patients et aux personnes qui sont sur liste d'attente. Cela leur donne pas mal de pistes de réflexion et d'informations pour commencer. Ça permet également de voir si la personne accroche sur ma façon de voir les choses, si ce n'est pas le cas, inutile qu'elle reste sur liste d'attente car pour qu'une thérapie soit efficace il est très important que le contact passe bien entre le patient et le psy. Le reste des visites se fait par le bouche à oreille. Mais je suis très surpris du succès du blog."</p>
<p>Manon : "Comment ce blog va t-il évoluer ?"</p>
<p>Bernard Sensfelder : "Je ne sais pas. Nous avons quelques projets de chroniques en cours mais pour le reste cela se fait au fur et à mesure de mes réflexions et celles-ci dépendent des difficultés rencontrées par mes patients."</p>
<p>Manon : "Où peut-on s'adresser lorsque l'on souhaite en savoir plus ?"</p>
<p>Bernard Sensfelder : "Les idées développées dans ce blog sont originales mais il existe de nombreux ouvrages sur les enfants précoces et plusieurs associations qui permettent aux enfants précoces en difficulté et à leurs parents de trouver du soutien et des réponses à leurs questions. Ce blog est un outil parmi d'autres."</p>"Comment se passe une thérapie ?" (Gaspard, 16 ans)urn:md5:00d6fe3c4deb0eaed7c266eff544909b2009-05-12T09:01:00+02:002013-06-15T12:42:20+02:00Delphine GouteuxInterviewsInterviews<p><br _moz_editor_blogus_node="TRUE" _moz_dirty="" /></p> <p>La psychologue scolaire m'a conseillé de venir vous consulter. J'aimerais savoir comment se passe une thérapie avec vous.</p>
<p>Gaspard : " Faut-il prendre rendez-vous ?"</p>
<p>Bernard Sensfelder : "Oui. Les entretiens ont lieu sur rendez-vous. Actuellement il y a une liste d'attente et il faut parfois patienter quelques mois avant d'avoir un rendez-vous. Mais en cas d'urgence il est parfois possible d'avoir un premier entretien qui permet de désamorcer la crise."</p>
<p>Gaspard : "Comment commence la thérapie ?"</p>
<p>Bernard Sensfelder : " Le plus souvent la thérapie commence par un premier entretien durant lequel, toi ou tes parents m'exposent les problèmes rencontrés. Je pose quelques questions complémentaires sur ton histoire ou celle de ta famille. Puis je réalise quelques tests afin de mesurer ton degré d'angoisse et tes capacités intellectuelles. Il ne s'agit pas d'un test de QI complet mais de quelques questions seulement. Ensuite je vais vous exposer, à toi et à tes parents, ma manière de travailler. Au cours des deux ou trois entretiens suivants, je vais vous expliquer le fonctionnement des précoces, en quoi cela génère de la souffrance d'origine sociale. Puis ensuite nous commencerons le travail thérapeutique, c'est à dire ce qui concerne ton histoire particulière."</p>
<p>Gaspard : " Tu veux dire que les parents assistent à tous les entretiens !"</p>
<p>Bernard Sensfelder : "Oui, le plus souvent, les ou le parent(s) qui t'accompagne(nt) assiste(nt) à l'entretien. Mais si pour une raison particulière tu souhaites qu'ils ne soient pas là, nous pouvons en discuter. C'est important que tes parents comprennent ce qui se passe mal pour toi parce qu'ils peuvent t'aider au quotidien, cela leur permet également de changer leur regard sur toi. Pour les plus jeunes, ils peuvent même prendre le relais entre les entretiens pour permettre à le thérapie d'aller plus vite."</p>
<p>Gaspard : "Au fait, ça dure combien de temps une thérapie ?"</p>
<p>Bernard Sensfelder : " C'est impossible à déterminer à l'avance. On ne sait jamais quand cela va finir sauf lorsque c'est fini. Pour te donner un ordre d'idée cela va de 10 entretiens pour un problème principalement d'origine sociale à une soixante de séances pour quelqu'un qui aurait vécu de multiples situations très difficiles."</p>
<p>Gaspard : "Qu'est-ce que cela va m'apporter ?"</p>
<p>Bernard Sensfelder : "L'objectif est que tu sentes bien dans tes baskets. Pour le reste, je ne sais pas. Parfois certains se découvrent un talent ou une vocation mais ce n'est pas la majorité."</p>
<p>Gaspard : "En quoi cela sera-t-il différent d'avec un autre psy ? J'en ai déjà vu pas mal et pour l'instant, ça m'a plutôt dégouté !"</p>
<p>Bernard Sensfelder : "La première différence, c'est que tu auras le droit de te taire. Si tu ne veux rien dire libre à toi. La seconde différence c'est que je ne me prends pas vraiment au sérieux, donc l'ambiance est plutôt détendue. La troisième différence, c'est que mes méthodes sont plutôt énergiques, je vais te brusquer un peu de temps en temps. Mais d'après ce que m'ont dit les patients comme toi qui ont déjà vu pas mal de psy, la principale différence c'est que l'on se sent bien dans mon bureau."</p>
<p>Gaspard : " Ca a l'air plutôt cool. Mais si je ne dis rien qu'est-ce qui se passe ?"</p>
<p>Bernard Sensfelder : " La thérapie n'est pas basée uniquement sur la parole. Je vais te proposer des exercices de relaxation et de montée de tension, des exercices de concentration, des exercices d'équilibre. Je vais discuter avec tes parents, t'expliquer ce que j'aurai compris de toi. Une fois que tu te sentiras en confiance, même si cela demande du temps, tu auras envie de parler."</p>
<p>Gaspard : "Est-ce que tu as parfois des échecs ?"</p>
<p>Bernard Sensfelder : "Oui, bien sûr. D'abord les non-précoces ne reviennent pas après le premier entretien, je pense qu'ils ont un peu peur du côté décalé. Ensuite, pour les précoces, certains patients interrompent leur thérapie avant la fin ou pour certains le problème n'est pas de mon ressort. Dans ce cas, je vais les orienter vers un confrère ou un autre spécialiste."</p>
<p>Gaspard : "Est-ce que ça coute cher ?"</p>
<p>Bernard Sensfelder : "Oui, je suis un psy cher. Mais plutôt plus efficace que mes confrères concernant les précoces. Au final la thérapie ne reviendra pas plus chère que chez un collègue."</p>
<p>Gaspard : "Tout cela a l'air génial, ou est le piège ?"</p>
<p>Bernard Sensfelder : " Il n'y a pas de piège mais une thérapie n'est pas une partie de plaisir. Il y a des moments très difficiles car il est nécessaire de retrouver les vécus douloureux de ton existence. Cela demande un véritable engagement de ta part et beaucoup de volonté pour parvenir au bout."</p>"Comment se passe un test de QI? " (Emilie, 11 ans)urn:md5:95551afffcaf8253163d274263c1cb542009-04-24T14:16:00+02:002013-06-15T12:43:34+02:00Delphine GouteuxInterviewsInterviews<p><br _moz_editor_blogus_node="TRUE" _moz_dirty="" /></p> <p>Je dois venir passer un test de QI et j'aimerais savoir comment ça se passe. J'ai préparé quelques questions...</p>
<p>Emilie : Qu'est-ce que ça veux dire QI ?</p>
<p>Bernard Sensfelder : QI veut dire quotient intellectuel, il s'agit de comparer les capacités des enfants à répondre à un certain nombre de questions. Cela permet de réaliser un classement entre ceux qui réussissent bien, ceux qui sont moyens et ceux qui sont faibles. Ce test est censé refléter l'intelligence mais l'intelligence est quelque chose de bien plus large que cela. Ceci dit il s'agit d'une convention sociale. De la même manière que tout le monde s'est mis d'accord pour mesurer les distances en mètres et non plus en pieds en coudes ou d'autres mesures plus ou moins locales, tout le monde est d'accord pour utiliser ce test afin de mesurer l'intelligence.</p>
<p>Emilie : Est-ce que c'est difficile ?</p>
<p>Bernard Sensfelder : Les premières questions et les premiers exercices sont très faciles puis cela se complique très progressivement. Souvent les enfants précoces sont un peu déstabilisés par la facilité des premières questions et se trompent ! Il faut bien comprendre que ce test s'adresse à tous les enfants, y compris les enfants handicapés mentaux. C'est un peu comme si tu devais faire du saut en hauteur, pour le premier saut la corde est posée par terre et à chaque fois on la remonte d'un centimètre. Il y a un moment où tu n'arrives plus à passer par dessus même après plusieurs essais, c'est ta limite.</p>
<p>Emilie : Quel genre de questions et d'exercices est-ce ?</p>
<p>Bernard Sensfelder : C'est assez diversifié. Il y a des questions de vocabulaire, des puzzles à réaliser avec des cubes, des erreurs à trouver dans des dessins, des points communs à trouver entre certaines notions, des exercices de mémoire, des exercices de vitesse, des calculs mathématiques. En fait ça ressemble plus ou moins aux jeux que l'on trouve dans les magazines.</p>
<p>Emilie : Est-ce que ça dure longtemps ?</p>
<p>Bernard Sensfelder : Oui, c'est assez long souvent entre deux et trois heures. Si tu es fatiguée, il sera possible de faire des pauses entre les exercices.</p>
<p>Emilie : J'ai peur de ne pas réussir.</p>
<p>Bernard Sensfelder : Il ne s'agit pas de réussir. Si tu réponds bien à toutes les questions, je serais bien embêté car cela voudrait dire que ton intelligence est trop grande pour le test et je ne pourrais pas la mesurer ! Rassures-toi, mon travail consiste à te mettre à l'aise afin que tu puisses donner le meilleur de toi-même. Si je vois que tu es trop anxieuse, on s'occupera de ta peur avant de passer le test.</p>
<p>Emilie : Quand aurai-je le résultat ?</p>
<p>Bernard Sensfelder : A la fin du test, je pourrai déjà te dire si tu es précoce ou pas. Puis je t'enverrai un compte-rendu détaillé quelques jours après. Dans celui-ci tu auras des détails sur tes points forts et tes points faibles.</p>
<p>Emilie : A quoi cela va-t-il me servir ?</p>
<p>Bernard Sensfelder : Tout d'abord à confirmer que ta différence vient bien de ta précocité et cela de manière reconnue par l'ensemble des personnes qui se préoccupent de la précocité. Tu pourras adhérer à différentes associations, comme l'ANPEIP par exemple, en présentant le résultat au test. Cela peut également te servir si tu souhaites faire reconnaître ta précocité au niveau de l'Education Nationale pour un aménagement particulier de cours ou un saut de classe.</p>
<p>Emilie : Est-ce que le résultat est fiable ?</p>
<p>Bernard Sensfelder : C'est une bonne question. Oui le résultat est assez fiable dans le temps, un QI n'évolue pas beaucoup au cours de la vie. Et non car le résultat dépend beaucoup des conditions dans lesquels le QI est réalisé. Lorsque les enfants précoces ne se sentent pas en confiance, ils refusent souvent de répondre aux questions. Par exemple un petit garçon à qui on faisait passer le test avec quelqu'un qu'il n'appréciait pas a répondu qu'un chien avait trois pattes. Après le test il a expliqué à sa mère que la personne n'avait pas précisé de quel chien il s'agissait... seulement le psychologue qui avait fait passer le test a pris sa réponse très au sérieux et les résultats ont été très mauvais.</p>